L'Anti interview d'Antiloops

C’est au Dirty Dick que nous avons rencontré Antiloops, groupe mené par Ludivine Issambourg à la flûte traversière. Leur jazz est teinté de nombreuses influences. Sur fond de samples, on sautillera comme sur du funk et on hochera de la tête comme sur du hip-hop. Une tournée remarquée avec Wax Tailor et Ludivine Issambourg revient défendre son projet personnel : Antiloops.

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Ici, c’est ambiance tropicale, cocktails chargés au rhum et tapisserie fleurie. C’est au fond, dans le fumoir, cernés par les trophées de chasse poussiéreux que nous tentons de capter Ludivine. Capter pour ne pas dire « capturer » tant la flutiste est tous azimuts, bien plus sauvage que les lions et léopards flétris qui ornent les murs.


© Zareg.org

Entourée de ses musiciens qui forment le désormais quintet, Ludivine nous fait mariner. Nous sommes dans l’obligation de nous hydrater, nous aussi, et lorsque l’interview débutera, la concentration de chacun sera déjà bien entamée, la parole libéré et l’atmosphère largement enfumée.

Nous avions préparé une interview « Anti ». Avec sa voix légèrement cassée, Ludivine, avenante mais pas tendre, nous répondra : « Ouais, on me l’a déjà fait ». Peut-être pas comme ça, on l’espère.

 

 

 


Antinomique :
Ludivine, d'où te vient cette passion pour la guitare ?

Ludivine : Je suis sortie avec 12 guitaristes. D’ailleurs s’ils me lisent, je leur fais tous un gros bisou.

CW : 12… en même temps ?  

Ludivine : Ca dépendait des soirs.



Anti-choc :
Pourquoi personne ne casse sa flûte traversière à la fin des concerts ?

Ludivine : Parce qu’il n’y a pas d’ampli et que c’est le meilleur endroit pour casser un instrument.
CW : On peut la faire prendre feu éventuellement ? C’est prévu sur la tournée qui vient ?
Ludivine : oui mais en 2022. Une question de budget…


Anti-âge Q10 ultra + :
Est ce qu'il faut être jeune pour réussir dans la musique quand on est une femme ?

Ludivine : Avant oui, aujourd’hui c’est moins vrai, je pense. Si t’es honnête dans ce que tu fais, l’âge n’entre pas en compte…



Anticapitaliste :
Kiss kiss bank bank. Nouvelle banque ?

Ludivine : Non, pour nous c’est foiré… J’étais pas trop pour au départ même si je trouve ce genre d’initiative très bien. Mais je t’avoue qu’on a bossé 15 ans comme des oufs et aujourd’hui avec ce type d’appel aux dons, j’ai l’impression de mendier… Mais c’est peut être nécessaire puisque les mécènes n’existent plus, après tout.



Anti-biotiques :
Comment on fait pour jouer de la flûte les jours de rhume ?

Ludivine : On joue. Mais avec le nez qui coule sur l’instrument.



Anti-vol :
Quel est le modèle économique pour vivre de sa musique aujourd'hui ?

Ludivine : Si y’en avait un… Y’a pas de modèle… Le CD c’est mort, le mp3 nous casse les couilles. Alors on s’adapte. On compte sur la scène parce que le disque n’est plus qu’un moyen de diffusion, rien d’autre. Avant c’était l’inverse. Aujourd’hui on met aussi nos morceaux en téléchargement gratuit sur internet pour baiser tous les labels qui nous piquent des tunes avec les droits d’édition.
CW : Nous on a un nouveau projet, où on veut enregistrer sur cassette des grands groupes pour faire plaisir aux possesseurs de 205. Est-ce que ça te dirait d’y participer ?

Ludivine : oui, c’est un bon concept, c’est certain…

CW : notre cible c’est essentiellement les autoradios auto-reverse, je te cache pas.

Ludivine : ha oui ! Alors dans ce cas j’en suis, c’est clair ! Quand est ce qu’on enregistre ?

 

Anti-slash :
La dernière vidéo que t'as vu qu'il faut absolument voir ?

Ludivine : Un super groupe : Snarky Puppy, avec un morceau en particulier : Something. Au bout de 6 minutes, la chanteuse Lalah Hathaway part en polyphonie et c’est vraiment exceptionnel.

 

Anti-social :
Qu'est ce qui t'énerve dans le monde du jazz aujourd'hui ?

Ludivine : Ce qui m’énerve c’est l’aseptisation de la musique en général et voir que le jazz suis cette tendance.
CW : peut-être que salir ses instruments aiderai à avoir quelque chose de moins aseptisé ?

Ludivine : de toute façon c’est la base du jazz, il faut salir son son !

 

Anti-lles :
 Il y a un artiste que vous connaissez et qu'on connait tous ici. Deux disques d'or, il a conquis l'Olympia et est sous le prestigieux label Wagram... C'est ...?

Ludivine : Chantal Goya ? Non attend, c’est Wax Tailor.
CW : et bien non. C'est Franky Vincent avec ses tubes "tu pues du cul" et "tu veux mon zizi".

Ludivine : je suis fan.


Antibes :
Est ce qu'on chope autour des feux de camps sur la plage quand on est ado avec une flûte ?

Ludivine : Non. C’est djembé ou guitare. Et il faut aussi avoir beaucoup de poil.

 



Antipathique :
C'est quoi ce délire avec les corsets ? 

Ludivine : Haha, je sais pas, franchement. A la base c’est plutôt l’histoire d’une paire de seins et d’une amie couturière… Ca s’est fait sur la tournée avec Wax Tailor, on avait des consignes sur les couleurs des vêtements à porter, etc. J’ai opté pour le corset parce que j’aime bien les fringues gothiques.


Antipelliculaire :
Faut-il forcement avoir un clip pour faire parler de soi ?

Ludivine : il parait. C’est ce qu’on m’a dit. Et a priori pour faire parler de soi aujourd’hui l’image est plus importante que le son. A la base j’étais pas pour faire des clips, parce que je kiffe pas voir ma gueule sur un écran mais si je veux gagner ma vie avec mon pipot, il faut.



Antimatière :
Qu'est ce que vous jouiez dans vos sets quand vous n'aviez que l'EP ?

Ludivine : On jouait des compos, celles qu’on va sortir en album prochainement. En fait au moment de l’enregistrement de l’EP on a enregistré beaucoup d’autres morceaux, on avait déjà presque de quoi faire un album. L’album qui sort prochainement reprend ces morceaux et des nouveaux enregistrés en janvier.

 



Antilope :
Hé la gazelle, bien ou bien ?

Ludivine : Plutôt pas mal, ouais ! shhhhhhhhhh Mamazelle !

 

Antihéros :
Un groupe méconnu qui mériterai de l'être ?

Ludivine : oula, plein. Chlorine Free, par exemple avec un « collègue flutiste » et un ami bassiste qui dirige le projet. Ils viennent de sortir leur album et ça défonce.

 



Anticonformiste :
Le sample le plus débile que vous ayez utilisé ?

Ludivine :  Il n’y a pas de sample chez nous, que des choses originales. Bien sûr, je ne suis pas anti-DJ, ce serait déplacé pour moi de dire ça puisque ma carrière musicale s’est bâtie autour des DJ. Mais ce que je veux dire c’est que parmi les DJ, il y a 80% d’escrocs et ils commencent à nous casser les couilles.

 


Antidépresseur :


Le morceau à écouter quand on vient de perdre son chien ?

Ludivine : Mirza de Nino Ferrer.


Le morceau à écouter quand on vient de se faire larguer ?

Ludivine : Roy Hargrove – Forget and regrets


Le morceau à écouter quand on vient de se cogner le petit doigt de pied dans le meuble de la salle à manger ?

Ludivine : Le milieu du morceau de Nina Attal : Get away.


Quand on vient de voir les résultats des européennes ?

Ludivine : Le requiem de Mozart ?

 


Antidérapant : 

Complète les phrases suivantes : 


Magik malik, il est sympa mais... il est flutiste
Wax Tailor est trop cool sauf... qu’il est chauve
Julien Lourau, j'aime pas trop quand il joue... de la house avec son DJ


Anticyclone : 
Demain il fera 20°C et il pleuvra. Et vous ?

Ludivine : Moi je serai toute mouillée et toute chaude.

CW : Et bien c’est parfait. Vivement demain.

Merci Ludivine d’avoir perdu ton temps avec nous, à bientôt en concert ou dans un bar caennais !

 

 


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